A TRAVERS L'EXPERIENCE
TRANSMETTRE
Questionner le paysage, sa construction, ses pratiques, sa représentation, ses outils ...
JARDIN D'EXPERIENCES '18
DE LA PRATIQUE PÉDAGOGIQUE A LA FABRIQUE DE LA VILLE
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Notre réflexion initiale s’appuie sur une pratique par le « faire » à travers la culture du vivant (dans le cas qui nous concerne, le végétal) et l’acte de jardinage dans l’enseignement du paysage.
Le Jardin d’expériences (JExp’) est un projet pédagogique sous forme de chantier à destination d'étudiants architectes. L’idée a été semée en 2006 et a germé en 2016 au sein de la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme (FA+U) de Mons (Belgique). Ce chantier s’est depuis installé dans plusieurs espaces. Il propose une réflexion sur l'évolution du paysage et du vivant à travers l’occupation temporaire d’espaces que nous qualifierons, dans le propos qui suit, d’intermédiaires.
Depuis la deuxième édition du JExp’, qui a eu lieu en mars 2018, le projet s’inscrit dans les méandres de la fabrication de la ville, entre nature et culture. Cette action, qui s’apparente à ce que l’on appelle « l’urbanisme temporaire », donne la capacité à faire évoluer les mentalités et les modes de « faire la ville »
Nous développons certains principes dégagés par le projet pédagogique pour proposer une application sur un territoire pilote, Mons. Le paysage intermédiaire peut-il devenir le support pour repenser un modèle urbanistique plus souple dans son application ? Nous espérons ainsi dégager une vision de territoire exemplaire, source d’une approche innovante à l’échelle de la Wallonie, territoire meurtri par la déprise industrielle.
Dans son ensemble notre propos tentera de cerner, à travers le récit de cette aventure spatiale et humaine inscrite sous le prisme du partage du vivant, les mécanismes d’appropriation et de transformation des espaces intermédiaires de l’échelle locale à l’échelle territoriale.
Le jardinage est un acte militant et territorialisant
Le jardinage induit un acte de culture du sol et du vivant. On ne jardine pas par hasard. Le maniement des outils implique des gestes simples mais difficiles, douloureux et traumatisants pour le corps : bêcher, biner, crocheter, etc. Le jardinage n’est pas un geste anodin, c’est un acte pénible qui nécessite une mobilisation physique, une motivation intellectuelle et des objectifs tangibles. C’est un acte militant et C’est un art incertain… conditionné par tout un nombre de variables biotiques, tels que les animaux, le climat, les intempéries, le type de sol, la structure du sol, l’orientation, etc.
Simon Blanckaert, « Comment les pratiques pédagogiques de l’urbanisme temporaire réenchantent l’espace et créent des lieux de partage du vivant : Le cas du Jardin d’expériences à Mons (Be) », Textes et contextes [En ligne], 16-2 | 2021, publié le 10 décembre 2021.